Le patrimoine de Thimougies
Un peu d’histoire
La Seigneurie était un fief de la baronnerie de Leuze. En 1569, Maximilien de Longueval était seigneur des lieux. Au 17e siècle, cette famille était encore en possession de la seigneurie et en 1681, Claude Bonnet s'en rendit acquéreur, puis elle échut aux Danneau.
L'abbaye St-Martin de Tournai possédait la Seigneurie de Torlies et deux fermes qui furent vendues comme bien national lors de la Révolution Française.
Le château féodal fut démoli en 1845.
L’habitat
L'étendue herbeuse de la place et la longue rue pavée qui lie le haut et le bas du village, avec ses larges échappées paysagères vers la plaine du nord, confèrent d'emblée au village une impression de tranquillité.
Souvent très allongées et basses sous des toits uniformes, les anciennes petites fermes participent à cette ambiance rurale, tout en intégrant leurs formes aux lignes d'un relief très doux.
Çà et là, quelques volumes articulés animent les perspectives et structurent l'étendue des devant-de-portes ou marquent les limites latérales du parcellaire.
Progressivement surélevées au fil du temps, les maisons qui présentent un demi-niveau sous combles, voire un étage complet, ne perturbent pas cette trame bâtie, car elles adoptent toujours une volumétrie très allongée. Leurs façades comptent de quatre à six travées de fenêtres peu serrées.
Quelques bâtisses mitoyennes, bien alignées ou en léger décalage, renforcent encore l'impression de quiétude, malgré leur typologie architecturale moins intéressante.
Les paysages variés
Le village s'est installé sur le flanc tranquille d'une longue colline qui rejoint la plaine en pente douce vers le nord et l'est, là où s'isolent quelques fermes en quadrilatère dans leur vaste environnement de prés et de champs.
A l'opposé, le relief se redresse légèrement, proposant davantage de talus et, au point culminant du moulin, une perspective plongeante sur l'arrière de la rue Lebas. Avec la végétation qui les accompagne et les souligne, les paysages forment le cadre riche et varié de ce petit village tournaisien.
Le Moulin à Vent
Assez caractéristique des plaines de l'Escaut, le moulin à vent rappelle à la fois la vie traditionnelle des villages et la nécessité de maîtriser les énergies naturelles pour faciliter la tâche des hommes.
Bien qu'il ait perdu ses ailes, le moulin conservé à Thimougies (monument classé, 8.02.1946) évoque ce lointain passé, tout en appartenant à l'extrême fin de l'Ancien Régime. Construit, paraît-il, dans les années1780, il a fonctionné pendant près d'un siècle et demi, bien planté sur une hauteur, un peu à l'écart du village en s'y reliant par son étroit "chemin du Moulin",
A la lecture de la carte dressée vers 1775 à l'initiative du comte de Ferraris et à des fins militaires, il apparaît qu'un moulin est déjà répertorié au même endroit.
L’ancien château disparu
A l'époque, il existait également un vaste château développant un long jardin à la française et dont il reste peu de traces, hormis un corps de bâtisse qui prend l'aspect d'une grosse maison de maître plus tardive. Il côtoyait l'ancienne chapelle de pèlerinage, Saint-Hilaire, édifiée vers 1685 et dont le choeur a été conservé lors des travaux de construction en 1846 d'une église paroissiale s'ouvrant sur la place du village.
Ces quelques éléments, malmenés ou transformés par le temps, font encore partie de la mémoire du lieu.
Ensemble, parmi quelques maisons anciennes et dans l'environnement des prairies ou des champs, ils recentrent le haut du village, ancienne dépendance de la châtellenie d'Ath, alors qu'une partie de la rue Lebas appartenait jadis à une enclave politique du Tournaisis.
L’église St-Hilaire
Un édit de Gérard de Chin datant de 1604 établit une confrérie de N-D du Salve dans l'édifice bâti au 16e siècle. En piteux état, il nécessite de fréquentes réparations. De plus, l'affluence grandissante des pèlerins à St-Hilaire de Poitiers ainsi que la croissance de la population locale rendaient l'église trop petite.
Aussi, dès 1836, il fut envisagé de la faire disparaître et de la remplacer par un édifice plus vaste. Le 5 juin 1846, les travaux de démolition commencèrent et le 30 du même mois, celle-ci était démolie, à l'exception du choeur qu'on avait jusque là conservé pour y célébrer les offices du dimanche.
Après consultation populaire, il fut arrêté que le choeur de l'ancienne église serait restauré et incorporé dans le nouveau bâtiment. En juillet 1847, l'église était achevée.
En 1896, la foudre frappe l'église, lui occasionnant de nombreux dégâts.
Durant la révolution française, l'église fut pillée et des vases sacrés emportés. Deux encensoirs en argent se trouvent actuellement dans un musée à Lille.
En 1902, l'édifice se dote de vitraux. Lors de la première guerre mondiale, elle est transformée en dépôt mortuaire et le clocher sert de poste d'observation.
En 1993, un nouveau chantier se mit en place pour restaurer l'église. Des travaux de rénovation s'avéraient nécessaire afin d'éviter l'aggravation de la détérioration du bâtiment (maçonnerie, peinture, plafonnage, éclairage, isolation).
L'église actuelle, entourée de son cimetière, recèle quelques richesses: plusieurs statues, de la Vierge, en chêne polychromé ou teint de St-Antoine l'Ermite, de St-Hubert ainsi qu'un buste reliquaire de St-Hilaire y sont vénérés. Plusieurs tableaux du peintre tournaisien Delmotte et de disciples des écoles de Roger de le Pasture complètent cette richesse artistique.
En 2005, elle s’est enrichie avec le nouvel orgue de Thimougies. Celui-ci, entièrement neuf, est démontable et permet d’organiser des concerts à et hors de Thimougies.
La Fontaine St-Hilaire
La légende dit qu’elle a des effets bénéfiques pour les articulations, les maladies nerveuses et cardiaques. Cette fontaine ne s’est jamais tarie même lors des pires sécheresses. Non potable, elle a été restaurée et inaugurée en 1992 dans le cadre de l’année des Fontaines.